La violence a-t-elle uniquement un visage masculin ?
PREMIÈRE CROYANCE À QUESTIONNER
Les hommes sont les principaux auteurs de la violence au Québec.
Une tendance de plus en plus répandue fait poiler toutes les responsabilités des actes violents aux hommes. Au quotidien, il existe pourtant des jeunes filles, des mères et des conjointes qui utilisent dans leur vécu de la violence verbale, psychologique et physique. Cependant. cela ne fait pas partie des statistiques dénonçant les comportements violents.
Il n'est pas rare, lorsqu'on assiste à des rencontres sportives (hockey, soccer), d'entendre des spectatrices injurier royalement l'arbitre. un des joueurs de l'équipe adverse, ou des personnes dans l'assistance.
Dans les regroupements de jeunes (à l'école. dans les maisons de jeunes. etc.). lorsque des filles décident de ridiculiser. d'intimider ou de rejeter une des leurs_ on constate que celles-ci n'y vont pas de main morte. Bref, tous les moyens sont bons pour arriver à leur fin.
Il existe également des fèrnmes qui utilisent de la violence verbale. psychologique ou physique pour garder le contrôle sur leurs enfants. leur conjoint. leurs parents démunis ou leurs employés. Par jalousie, certaines iront jusqu'à poser des gestes de mutilation envers leur partenaire.
Socialement, attribuer la responsabilité de la violence uniquement au sexe masculin, c'est nier la complexité des rapports humains.
DEUXIÈME CROYANCE À QUESTIONNER
Les femmes sont majoritairement victimes de violence.
Il est vrai que les femmes sont les principales victimes avec les enfants lors des drames conjugaux. Cependant, ce constat n'inclut pas toutes les autres victimes de violence. Il existe des garçons qui sont violés, des hommes aussi. Ils sont des victimes de violence. Cette réalité ne fait pas la une des journaux.
De jeunes garçons sont rejetés, humiliés, harcelés et parfois violés par leurs pairs parce qu'ils ne correspondent pas à l'image attendue d'un gars. Il suffit de voir le taux élevé de suicide chez les garçons. Dans les sports. le meilleur joueur peut facilement devenir la cible à abattre. De plus, cette violence est tolérée, encouragée et même banalisée.
Plusieurs hommes sont victimes de crimes, d'assassinats, de blessures graves au travail, occasionnées par une machine inadéquate ou des employeurs insatiables.
Certains employeurs risquent la santé et souvent même la vie de leurs employés au nom de la productivité, de la rentabilité et du profit. De plus, il y a des violences faites aux hommes par eux-mêmes (par exemple, trois suicides en moyenne par jour au Québec).
Il y a des hommes qui demeurent sous l'emprise de leur mère ou de leur conjointe une bonne partie de leur vie. Par le fait même, ils subissent en refoulant leur ressentiment et en ne sachant pas trop quoi faire.
En conclusion, les conséquences de toutes les formes de violence ne sont pas le lot d'un seul sexe. Les auteurs et les victimes de violence sont autant les hommes que les femmes, les garçons que les filles. C'est en acceptant d'envisager le phénomène de la violence dans son ensemble que nous arriverons solidairement à freiner et à cesser de faire porter l'odieux de la violence à une seule catégorie de personnes.
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